10 juin 2008

Intérieur Jour

M'immiscer,

Glisser entre ses failles,

Ma peau au contact de sa chair à vif.


Et me retrouver, enfin,

Sur le rebord d'une de ses veines,

Assis, là, en tailleur,

A contempler son sang s'écouler.


Parfois calme, parfois bouillonnant,

Parfois sombre, parfois limpide.


Me pencher et voir mon visage s'y refléter.

(J'aime mon visage, le teint rougi par ses éclats sanguins)


Me lever,

Partir à l'aventure.


Remonter une veine à contre courant,

Voir ses nerfs se tendre et se détendre au gré de ses humeurs,

Voir la lumière percer au travers de sa peau si blanche.

(J'aime cette lumière)


Son oreille gauche,

Ecouter la Vie d'en dehors,

Un rire, des cris parfois,

De la musique surtout.


Voilà ses yeux,

Je m'approche et regarde le Monde au travers de ses pupilles,

Discrètement.

(J'aime y voir son reflet sur un miroir)


Je suis bien.

J'aime être là, réchauffé par ses 37°2.


Mais son TOUT me manque.


Pouvoir la prendre dans mes bras,

Pouvoir me dissoudre à chacun de ses regards,

Son regard est si Intense.


Le contact de sa peau contre ma joue,

Le goût de sa salive,

L'odeur de ses cheveux.

(Apprendre à aimer la Framboise)


Non, dehors ça n'a pas de prix.


J'attendrai qu'une de ses failles s'entrouvre,

Alors je me faufilerai à l'extérieur.


Et j'y retrouverai mon ELLE.

04 juin 2008

S-21 (ode au XXème Siècle)

S'atomiser l'esprit, s'arracher les neurones, les jeter dans une cuvette crasseuse et tirer la chasse.



Enventrer l'âme et verser sa bile puante au fond d'une écuelle de faïence blanche écarlate.



Creuser sa cervelle en se servant d'une cuiller en argent tordue et balancer le tout dans un sac de jute.



Pendre le crâne à un arbre crevé et l'admirer pendouillant, dégoulinant de ce qui reste de cervelle.



Extirper sa colonne vertebrale d'un geste sec et se flageller avec.



Pendant que s'avancera la procession des corps muets, les crânes pendus scanderont le slogan sanglant du siècle passé.

"Révolution! Trépanation!

Révolution! Trépanation!"